Corsier est un lieu de rassemblement depuis les temps les plus reculés (peut-être dès le 4e millénaire avant J.-C) comme l’atteste la présence de six mégalithes, dont l’un d’eux est doté de cupules et d’un décor gravé. Retrouvés basculés contre terre sous l’actuelle chapelle de la Vierge, ces derniers appartenaient sans doute à un alignement de pierres dressées.

Une villa gallo-romaine est implantée à la fin du premier siècle de notre ère. L’habitation du riche propriétaire a été construite sur le haut de la parcelle, sous l’église et vraisemblablement un peu plus à l’ouest sur le plateau, alors que le jardin et la partie agricole du domaine s’étendaient dans la pente. Les vestiges partiels mis au jour ne permettent pas d’en établir le plan, mais mettent en évidence plusieurs phases de transformations.

A la fin de l’époque romaine, un petit bâtiment rectangulaire est installé sur une partie de la villa du maître. Cet édifice, qui marque une étape de transition, est probablement à l’origine du premier lieu de culte chrétien. Dès le 6e siècle, il est doté à l’est d’une abside et constitue une église qui abrite des sépultures en coffres de molasse.

Cette première église a naturellement subi de nombreuses transformations. A l’époque gothique, au 13e siècle, elle est augmentée d’un profond choeur rectangulaire voûté dont le plan nous est connu par la cave semi-enterrée aménagée au-dessous, aujourd’hui encore accessible par le sous-sol de la cure. L’église, qui a été élargie par la suite côté sud puis dotée d’un clocher et d’une sacristie, a accueilli de nombreuses inhumations jusqu’au 18e siècle.

L’église, dans sa silhouette et ses dimensions actuelles, date de 1826.